Entre nature et technologie, beaucoup de questions

Je suis un être qui adore la nature, la découverte spirituelle, mais qui est de même fasciné par les technologies, leurs applications et le développement numérique. Comme adulte, j’habite d’ailleurs à proximité des magnifiques forêts des Laurentides tout en gagnant ma vie comme programmeur en hautes technologies. D’aussi loin que je puisse m’en rappeler, j’ai toujours un certain malaise, un inconfort, à trouver un équilibre entre ces deux pôles. Comme si ces deux facettes de ma personnalité ne pouvaient se compléter entre elles. D’ailleurs dans ma jeunesse, j’ai côtoyé la cyberdépendance à plusieurs reprises au travers des jeux vidéo tout trippant à la fois sur l’escalade et la randonnée. De sortir du contenu de l’écran m’a aidé à garder une tête sur les épaules et un esprit critique sur mes habitudes de consommation. Depuis, j’observe un peu avec un mélange de crainte et de fascination mon intérêt pour l’informatique et ses nouveautés.

Cela dit, dernièrement, je cherche un moyen de me réconcilier au travers de ces passions. Covid-19 oblige, j’ai eu quelques heures supplémentaires dans mon quotidien pour y réfléchir et donner du sens à mes gestes. Quelques grandes questions m’ont inspiré une direction. Comme l’humain peut-il cheminer avec les nouvelles technologies sans perdre son humanité? Comment peut-il s’en servir plutôt qu’être au service de celle-ci? Comment continuer d’être empathique et de choisir sa spiritualité dans un monde où la virtualité et la réalité augmentée feront leurs places? Comment rester ébloui par les fleurs et leurs parfums quand les hologrammes seront monnaies courantes? Bref, je n’ai pas de réponse à ces questions qui semblent d’immenses chantiers philosophiques, mais ça m’inspire à vouloir regarder de l’avant avec ce qui s’en vient et à trouver mon rôle au travers de ce que j’y perçois. Et j’aimerais être un acteur qui amènera les gens à se réconcilier avec leur humanité et au travers de ces nouvelles réalités numériques.

Dans tous les cas, ce que je vois clairement c’est que la société et ses gouvernements peinent à comprendre le développement des nouvelles technologiques. Les nouveaux gadgets se produisent à une vitesse démesurée. L’intelligence artificielle et la connectivité changent déjà profondément la dynamique des comportements humains (assistant d’achat en ligne, gamification, logiciels de positionnement). Mais y a-t-il un capitaine à bord du bateau? Où est le comité d’éthique qui devrait chapeauter tout ceci? J’ai trop souvent l’impression qu’on se retrouve devant le fait accompli sans qu’on ait trop compris d’où sorte ces nouveautés. Une loi sortira une décennie plus tard pour encadrer maladroitement les abus d’une manipulation technologique agressive ou publiquement injuste comme les algorithmes de Facebook.

Récemment, je vois des technologies qui sont imposées à tous sans que des études sérieuses ou les impacts soient pleinement compris et sans que l’application de celles-ci ne soit choisie par le citoyen ou justifiable par leurs fonctions. Il y a d’ailleurs un large débat dernièrement sur la connectivité 5G. De mon avis, ce débat est d’une importance capitale. Non seulement pour les impacts qu’elle aura sur notre quotidien, mais surtout sur l’absence de mesure pour protéger ceux qui sont à risque. Pour la pluie, on ouvre un parapluie. Pour le soleil, on met de la crème solaire. Pour les antennes et les satellites qui nous bombardent en permanence d’ondes, on fait quoi? Qui s’occupe de nous protéger, de faire respecter notre souveraineté corporelle dans l’expansion de ce réseau? Si les gouvernements et organismes publiques sont en retard sur la compréhension des technologies, sont-ils en mesure de nous protéger? Possèdent-ils le pouvoir, la moralité et l’ambition politique de faire respecter la santé publique devant ce développement hâtif? Voilà plusieurs questions auxquelles j’aimerais obtenir des réponses

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