Par Sylvie Bergeron, PDG de Connexion-U

Connexion-U tiendra une consultation populaire pour discuter de l’impact de la nouvelle technologie cellulaire de cinquième génération ou 5G sur nos vies (travail, santé, loisirs, etc) le 16 octobre prochain. L’OBNL tient à réunir toutes les parties de la société pour discuter des enjeux et trouver un équilibre entre sécurité, utilité et santé.

La société est en mutation rapide vers un mode de vie numérique. Connexion-U voudrait s’assurer d’un solide contrat social entre l’industrie, la recherche indépendante et le citoyen afin d’établir une relation gagnant-gagnant entre la prospérité économique ainsi que la protection de la vie privée et de la santé des citoyens.

Utile la 5G, mais à quel prix ?

La nouvelle technologie 5G pourrait fournir un réseau cellulaire 1 000 fois plus rapide que le réseau LTE actuel. Nous pourrions grâce à elle télécharger un film en une seconde et avoir des voitures autonomes, faire des chirurgies à distance, etc. C’est du moins le côté fascinant promu par l’industrie.

On dit que l’intelligence artificielle, la 5G et l’Internet des objets figurent parmi les top 10 des technologies émergentes. Dès 2009, Jacques Attali parlait de RFID, soit la radio-identification des personnes et des objets. Il annonçait la nouvelle manière d’organiser le commerce, le transport, la sécurité et la surveillance, allant même jusqu’à pucer les couches pour bébés. Dans cette vidéo, l’ancien conseiller de Mitterand vante les mérites d’une société de surveillance.

En 2020, la pandémie semble nous y précipiter. Certaines études avancent qu’avec le COVID-19, nous pourrions devoir rester en repli jusqu’en 2022, voire jusqu’en 2025. Devons-nous pour autant cesser de demander un moratoire sur une technologie dont les impacts sur ses usagers n’ont jamais été étudiés? Connexion-U souhaite ouvrir le dialogue avec les citoyens et avec l’industrie du sans-fil. Avec ses revenus de 210 milliards de dollars au Canada en 2019 et son armée de lobbyistes, l’industrie des technologies de l’information et des communication a une influence telle sur nos gouvernements qu’elle pourrait empêcher Santé Canada de protéger le public des effets pervers de la 5G.

Avons-nous le choix de notre mode de vie ?

Pour répondre oui, nous devons réfléchir tous ensemble et faire ces choix plutôt que de les laisser à l’industrie. Alors que la communauté internationale des chercheurs indépendants sonne l’alarme depuis le tournant du millénaire sur les effets nocifs du rayonnement électromagnétique des technologies sans-fil, est-ce prudent de la part de l’industrie et des gouvernements d’imposer à nos municipalités – à toute vitesse et sans user du principe de précaution – l’installation d’antennes sans-fil sur les toits de nos écoles, de nos hôpitaux et CHSLD ?

« Pendant que nos commerces et entreprises ont été sommées de restreindre leurs activités au minimum voire de les arrêter, les entreprises de télécommunication n’ont jamais cessé d’installer des antennes 5G. » La manière discrète et rapide dont elles se sont déployées, malgré les demandes répétées de moratoire par des chercheursmédecinsélus et citoyens, soulève plusieurs questions notamment sur les règles démocratiques, sur la sécurité et sur la santé.


Oui, l’Internet des objets est fascinant et offre un potentiel économique infini. En contrepartie, les pertes d’emplois, même chez les entreprises de télécommunication, sont sur le point de transformer notre société. Le monde du travail et le commerce de proximité, comme nous venons de le voir durant le confinement, ont été bouleversés par la version numérique de nos échanges humains et informels. Notre intelligence collective s’en trouve ébranlée et nous avons le devoir de ne pas laisser les algorithmes prendre le contrôle de notre mode de vie humain, même si parfois ils facilitent grandement notre quotidien.

La 5G ouvre la porte au transhumanisme que Wikipédia définit comme « un mouvement culturel et intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer la condition humaine notamment par l’augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains. » Dans la mesure où tout petit objet peut-être inséré dans le corps et branché à une technologie, notre corps n’est plus notre seule propriété. En Suède, de plus en plus de gens acceptent des implants sous-cutanés. Au Québec, aucune loi ne nous protège contre une invasion transhumaine.

Enfin, la technologie 5G – dont les recherches indépendantes ont démontré l’impact des ondes millimétriques sur notre santé physique et mentale – nourrit la propension des gouvernements à contrôler leur population. Sachant que la fibre optique et le filaire sont plus sains, plus rapides et plus cybersécuritaires que le sans-fil, et que les gouvernements et les armées s’y branchent pour éviter d’être eux-mêmes espionnés, pourquoi les citoyens accepteraient-ils d’ouvrir la porte à une police numérique qui permettrait aux fabricants, aux assureurs, aux banques et aux gouvernements de s’approprier de leur vie ?

Nous avons le devoir de choisir, tous ensemble, le mode de vie qui nous convient. C’est l’avenir de nos enfants qui se joue.

Connexion-U vous invite à participer à la consultation populaire « La 5G : Entre sécurité, utilité et santé », le vendredi, 16 octobre 2020 à 19h, au LézArt Loco, 1287, rue Jean-Baptiste Dufresne, à Val David. Suivez notre site Web www.connexion-u.org/evenements comment la situation évolue. Nous publierons un avis en temps et lieu sur la nature virtuelle ou physique de l’événement.

Pour en savoir davantage 

Jacques Attali : notre avenir et la puce RFID

Coronavirus : quel futur pour la pandémie ?

En Suisse, quel avenir pour les puces sous la peau?  

Un futur sans fil 5G (traduction de l’article de Dre Cindy Russell de mdsafetech.org)

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